Nous sommes réunis sur le campus de l’université de Mons ; ceci n’est pas un hasard, car le Parc Hibakusha est le fruit du travail mené en particulier par feu le professeur Pierrre Piérart, décédé il y a dix ans et  auquel je souhaite rendre hommage.

Ce projet sur un campus universitaire est tout un symbole, car il nous rappelle que les intellectuels, les chercheurs, le corps enseignant et les étudiants peuvent jouer un rôle mobilisateur dans la lutte pour la paix et le désarmement nucléaire.

Mais c’est vrai, que la bombe atomique et la bombe thermonucléaire sont aussi le résultat de la recherche menée par d’éminents savants ; et malheureusement c’est souvent par appât du gain et l’obtention  de gros contrats militaires que des scientifiques se laissent tentés à participer  à la course aux armements.

Une approche éthique de la recherche scientifique est nécessaire, afin qu’elle soit au service de la paix et de l’humanité , et non de la guerre.

Il y a une quarantaine d’années, des Prix Nobel tels Sean McBride, Christian De Duve, Ilya Prigogine et Alfred Kastler  avaient lancé l’idée d’organiser chaque année autour du 1er mars des journées universitaires de la paix. Cet appel a été suivi en Belgique où s’était créée une association internationale des journées universitaires de la paix, qui réunissait des personnalités de diverse universités sous l’impulsion de mécène Emile Bernheim. Il s’en est suivi de nombreuses initiatives sur de plusieurs campus belges et néerlandais pendant les années 1980 avec l’organisation de multiples activités sur la paix impliquant diverse facultés et réunissant toutes les composantes de la communauté universitaire. Tout ceci participait à la large mobilisation populaire contre l’installation des fusées nucléaires en Europe qui a débouché sur les grandes manifestations des années 1980 qui réunissait plus de 400.000 personnes dans les rues de Bruxelles.

La chute du Mur de Berlin et la détente Est-Ouest a créé l’espoir d’une société européenne en voie de démilitarisation ; et donc la fin des journées universitaires de la paix s’en est suivi, puisque apparemment on avait atteint notre objectif de paix.

Nous savons aujourd’hui que l’histoire a évolué différemment et que les vieux démons du complexe militaro-industriel ont relancé les tensions internationales et relancé la course aux armements.

Chers amis du monde universitaire, n’est-il pas temps de relancer les journées universitaires de la paix ?

La paix a besoin de l’action responsable de l’élite intellectuelle de notre société.

 

Merci pour votre attention et merci d’avoir organisé la commémoration d’aujourd’hui.

Sam Biesemans